Hommes et femmes dans l’Eglise : du nouveau ?

Réponse oui ! au cours de cette belle journée de rencontre et de travail organisée au Centre Sèvres (Facultés jésuites de Paris) le jeudi 25 mai 2023. L’auditoire était très nombreux, venant même de l’étranger, pour vivre cette journée bâtie en deux temps.

Le matin : écouter ! Les échos de François Odinet, prêtre et professeur au Centre Sèvres, qui avait participé à l’assemblée européenne de Prague sur le Document d’Etape Continental du synode, et les témoignages de plusieurs chrétiennes engagées dans différentes missions ecclésiales, souvent novatrices de par la décision d’évêques qui mettent en œuvre « ce qui est possible, sans attendre des décisions romaines » comme nous l’a dit Mgr Giraud, prélat de la Mission de France.

Mesurer ce paradoxe : lors de la phase de consultation du synode sur la synodalité la parole des baptisés du monde entier a massivement évoqué la question de la « place » des femmes… alors qu’elles sont bien là, partout, mais « plus souvent appréciées pour leur dévouement que pour leur discernement. »

Prendre du recul, aussi, et réaliser qu’à l’échelle mondiale, dans les nombreux pays où l’émancipation légale et sociétale des femmes est un long combat, elles savent pouvoir compter sur l’appui de l’Eglise, tandis que dans nos contrées où l’émancipation est largement un fait acquis c’est plutôt le bien de l’Eglise qui préoccupe : la conscience est en effet grande que l’absence de réflexion sur la place de la femme nuit… à l’Eglise.

Réaliser, enfin, qu’un véritable changement est déjà en marche parce que les femmes membres à part entière des commissions qui rédigent les documents de travail du synode y apportent, semble-t-il, un « nouveau style de langage (…) fidèle à la consultation : ancré dans le réel plus que dans les élaborations théologiques, articulant les descriptions et l’imagination qui permet de rêver de nouvelles façons de faire », selon les propos de François Odinet.

Et l’après-midi : essayer de comprendre « ce qui a prévenu et prévient encore l’Eglise d’entendre la voix des femmes », comme disait Murielle Lemoine en interrogeant Luca Castiglioni, prêtre italien auteur d’une thèse publiée sous le titre Filles et fils de Dieu

Réponse : « C’est la question de l’identité masculine » et le problème de la définition de la « masculinité ».

On peut comprendre que les revendications d’égalité de la part des femmes soient source de crise dans un système patriarchal encore bien en place en Occident.

Mais c’est oublier que l’Evangile parle d’unité et pas d’égalité. Seul le renouveau par le baptême peut nous permettre, lentement, de redéfinir notre manière de comprendre l’égalité baptismale et la différence sexuelle, pour reprendre le sous-titre de l’ouvrage bien connu de l’intervenant

Le Christ nous donne l’exemple magnifique de la nouveauté dans l’Esprit à laquelle nous sommes invités, hommes et femmes. Lui-même a été un homme… sans pouvoir, et qui a pu entretenir des relations nouvelles avec des femmes, comme avec des hommes d’ailleurs : il n’existait pour lui ni possession ni compétition.

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